Carnets de Voyages

Ensemble à Vélo Paris 2024

par Alain Fraisse


A ĺ' occasion des jeux olympiques la fédération organise une grande concentration cyclo à Paris le 2 juin 2024.
Le groupe du Club Cyclo de Revel auquel participe Alain est parti dimanche 26 mai pour un périple de 800 km en 7 étapes, à voir en cliquant sur l'image.

Dimanche 26 05 2024: Le team PARIS 2024 est prêt pour l'assaut de la capitale 
Alain Fraisse

Mardi 28 mai 

Bonjour à tous.
Quelques nouvelles de notre Paris 2024. Nous venons d achever les 3 étapes les plus difficiles qui nous amenaient de Revel à St Léonard de Noblat où nous nous sommes recueillis sur la stèle de Raymond qui nous a fait vibrer par ses exploits quand nous étions bien plus jeunes.
Nous avons traversé de super paysages et nous nous arrêtons au BPF et BCN.
Pas grand cols comme chez nous mais une succession de montées et descentes, un vrai casse pattes , avec en prenant des pistes cyclables des surprises avec des pentes à 15%, par exemple pour se rendre au superbe village de Domme qui surplomble la vallée de la Dordogne.
Chaque jour presque 7 h sur le vélo, étapes de 130 km avec des dénivelés importants. A ce jour 392kms pour 5000m de dénivelé et une moyenne qui tourne autour des 20.
Merci pour tous vos messages et à très bientôt pour d autres nouvelles.

J'ai oublié de vous parler de notre sponsor, grâce à Evelyne Carlesso, présidente des kinésithérapeutes de l'Ariege. Notre fourgon fait fureur et comme nous avons un coupe vent de l ordre on nous prend tous pour des kinésithérapeute.😂😂😂😂😂


Mercredi 29 mai 
Alain Fraisse

Aujourd'hui étape pour baroudeurs de St Martin de Terressus à St Gaultier. Très vallonnée sur la moitié du parcours avec quelques rampes à plus de 10% , temps pas terrible avec vent et crachin, 122km pour 1240 de dénivelé avalés à la moyenne de 23.2. 
Petite bataille de suprématie entre Toulousains et Ariégeois, ils ont eu la coupe et nous l'étape 🚴🏽🚴🏽🚴🏽🏈.

Le plus dur est fait,  nous marchons sur Paris.


Jeudi 30 mai
Alors que se présentait une journée tranquille 123 km et 520 de dénivelé nous avons vécu une journée dantesque, partis avec le froid 10° et un fort vent de face sous un ciel très gris, un petit rayon de soleil mis à profit pour déjeuner mais l'après midi 40 km sous la pluie avec 2 gros orages, trombes d'eau et de grêle. Nous n'avons pas pu admirer les premières forêts de la Sologne.
Plus que 220 kms, je pense que le groupe aura réussi son pari.👍👍
Je souhaite à tous ceux qui partent en Espagne un très bon sejour

Vendredi 31 mai

Bonjour, avant dernier jour, étape de 122 km pour 420 de dénivelé, tranquille.
Grande majorité sur des pistes cyclables le long de la Loire où nous avons traversé des villages magnifiques mais les 30 derniers km  encore sous une forte pluie, nous les avons expédiés à très vive allure. Demain 95 km et notre but sera atteint.

Samedi 1 juin

Bonjour, le périple est bouclé nous sommes arrivés à notre camp de base à Créteil demain direction le vélodrome Jacques Anquetil avant le circuit de 25 km dans Paris pour les 2000 cyclos venus de toute la France, bonjour les embouteillages😂😂.
Rude journée de 94 km mais vent de face encore, froid 11° et bien sûr la pluie pour les 30 derniers kms
Très content d être arrivé et d avoir relevé ce défi pour moi avec succès.
Merci à tous pour vos messages , je m étais mis la pression mais j ai trouvé que c'était plus facile que je ne le pensais et que pas mal de cyclos du club aurait réussi comme moi.

Dimanche 2 juin

Périple terminé par une balade dans Paris de 25 km à très petite vitesse: 3 h.
Beaucoup de monde comme vous le voyez avec une majorité de femmes.
Pour moi un autre rêve s'est réalisé: faire quelques tours sur un vélodrome, j ai même osé monter tout en haut dans les virages, très impressionnant à vrai dire.
Vivement maintenant un retour en Ariège.


Alain

La traversée des PYRÉNÉES 2023

par Bernard GIRARD

Bernard a fait la traversée des Pyrénées de collioure à St Jean-de Luz soit au total 

804 km pour 14600 m D+. 

Objectif:  je fais cette traversée des Pyrénées en partie pour les personnes qui étaient sportives et qui, du fait d'un cancer, ont perdu l'envie de rouler. Etant passé par là, je leur dis de ne pas capituler. Bernard

Correspondances

  • Dimanche 18 juin 2023: Collioure, Prades 108km et 1600 m D+

Départ Collioure 9h00, arrivée à Prades à 15h10.
Deux cols au programme, Col de Xatard et le Col de la Palomere.
  • Lundi 19 juin:  Prades, Ax-les-Thermes 113 km 3300 m D+

Au programme, Col de Jau, Col de Garabeil, Col des Moulis, Port de Pailheres, Col du Chioula.
Pour ma part journée difficile malgré les prises de boisson régulières, j'ai été pris de déshydratation, l'arrivée au port de Pailheres a été une délivrance,🤣
  • Mardi 20 juin: Ax-les-Thermes - Saint Lary 125 km et 2000m D+

Les cols du jour: Pas du souloumbrie, Col de Port, Col des Caugnous.


  • Mercredi 21 juin: Saint Lary _ Saint Lary-Soulan 95 km 2400 m D+
Trois cols au programme, Col du Portet-d'Aspet, Col de Mente et Col de Peyresourde.
Aujourd'hui pluie toute la journée.
  • Jeudi 22 juin: Saint Lary Soulan, arrivée à Luz Saint Sauveur 80 km pour 2100 m D+

Le Col d'Aspin et le Tourmalet au menu. La pluie nous a accompagnés toute la journée.
  • Vendredi 23 juin: Luz Saint Sauveur, Oloron-Sainte-Marie 112 km pour 2500 m D+

 avec le Col des Borderes, le Col du Soulor, le Col d'Aubisque et le Col de Marie Blanque. 
Journée particulière nous avons été bloqués par une Transhumance de 3000 brebis, donc du retard sur la journée. 
Le temps n'était pas au Rdv.
  • Samedi 24 juin: Oloron Sainte Marie, Esterencuby 92 km pour 1900 m de D+

Montée du Col de Bagargui,😛, avant dernière étape.

  • Dimanche 25 juin Esterencuby, Saint-Jean-de-Luz 92 km pour 1600 m de D+

Fin de la traversée des Pyrénées. 

Commentaires:

David: Quelle fabuleuse aventure! Bravo Bernard!

Bernard: Merci David, oui comme tu dis belle aventure, mais comme dans tout sport, de la souffrance , mais je ne me plains pas, j'ai rempli ma mission: représenter des personnes sportives atteintes d'un cancer .

Guy: Bravo Bernard pour cette traversée qui te marquera pour la vie…Du vrai cyclotourisme…👍👍avec de beaux objectifs humains

Bruno: Bravo, beau périple. 👍👍

Daniel: Bravo Bernard une très belle traversée avec une mission bien remplie. Chapeau! 

Placide: Super défi Bernard. En plus de l'aventure personnelle tu joints une bonne cause. Respect est le mot qui me vient à l esprit.

Bernard: Merci à vous tous,👍😅


Vers le CAP NORD

Jean-Marie Zimmermann

Après avoir traversé l'Amérique du Sud du nord au sud par la Cordillière des Andes,  du Canada de l'ouest en Est, Jean-Marie Zimmerman tente de relier le Cap Nord à vélo...

Correspondances:
  • 10 juillet 2022 Vers le Cap Nord: Allemagne du Centre


Bonjour à tous,
Flensburg, Allemagne, après 1.650 km et 26 jours de balade et de visites

Départ pour le Cap Nord le jour de mon anniversaire, le 17 mai, fête nationale de la Norvège, devant ma maison natale, peu avant le passage de la frontière franco allemande à Lauterbourg, petite ville à la pointe nord de l'Alsace... Tout un symbole...

L'Allemagne, pays le plus peuplé des pays de l'Union Européenne, offre de fortes traditions dans des villages de charme au coeur de paysages pleins de douceur et des cités médiévales préservées ou reconstruites à l'identique après la guerre. 
Une Allemagne profonde et paisible existe aussi, loin de villes tentaculaires... Recelant des musées parmi les plus passionnants du monde (plus de 4.000 musées), des cathédrales gothiques et des églises baroques, un habitat traditionnel composé souvent de maisons à colombages... et d'immenses fêtes "kolossales" autour de la bière et du vin... 
Recelant aussi une créativité couplée à un dynamisme commercial, une architecture novatrice, un art à la pointe de l'avant garde... Également à la pointe en matière de respect de l'environnement, la bicyclette, moyen de locomotion économique et écologique, étant plébiscitée par les Allemands urbains.

Visite de l'Allemagne du Centre où une nature à l'état brut s'offre au cyclotourisme, en empruntant les nombreuses pistes et voies véritablement réservées aux cyclistes (plus de 70.000 km, parfois des chemins de terre, un pédalage très rock&roll)... Un bonheur...

Également une agréable façon d'apprécier les spécialités régionales. Avec les mêmes produits de base (chou, porc, gibier, boeuf, volaille, agneau...), chaque province ayant créé son répertoire... Et évidemment la bière, reine de toutes les fêtes...

En longeant tout d'abord la Vallée du Rhin pour retrouver Speyer, ville impériale et important lieu de culte (massive et superbe cathédrale), une ville qui fut même sous-préfecture d'un département français entre 1792 et 1814 !

Puis bifurcation vers Heidelberg, baignée par la rivière Neckar, ville au dynamisme culturel prononcé (depuis 1386, renommée de son université, 10 Prix Nobel...), dominée par les ruines de son château et cernée de forêts et vignobles.

Oubliant la Vallée du Rhin au nord de Mayence et la légendaire Lorelei, rocher schisteux symbole du Rhin romantique chargé de légendes...

Francfort-sur-le-Main, détruite à 90% lors de la dernière guerre, ville moderne de gratte-ciel à l'américaine, flanquée de quelques joyaux de l'architecture contemporaine, capitale financière de l'Allemagne, accueillant une multitude de salons et foires et possédant un important chapelet de musées. Également ville oeuvrant sur le plan écologique (20 parcs) et très festive (près de 120 fêtes par an !).
Direction la verdure de la campagne avec les vallées de la Fulda et de la Weser pour se diriger vers l'Est et le Nord, à la limite de l'ex-RDA...

L'agréable et charmante petite ville de Lauterbach, au nom relié à ma famille, après avoir franchi le Massif du Vogelsberg, puis Fulda, fière de son majestueux château, fortement marquée par son passé religieux, coeur de l'Allemagne catholique.

Plus loin la belle petite ville de Rothenburg-an-der-Fulda, puis Kassel, la ville des frères Grimm, où 80% des maisons à colombages ont disparu dans les flammes en octobre 1943 (art contemporain, remarquables jardins).

Puis Hameln et sa légende du joueur de flûte, le chasseur de rats des frères Grimm.

Et enfin Bremen, plus ancienne cité maritime du pays, centre de l'industrie aérospatiale et automobile, ville universitaire, à la fois ville et Land, au charme indéniable et aux traditions bien vivantes avec une agréable promenade le long de la Weser (emblème, le conte populaire des 4 animaux écrit par les frères Grimm).

Direction Est vers Hamburg, 2ème agglomération d'Allemagne après Berlin, comptant parmi les plus grands ports du monde, également à la fois ville et Land, capitale allemande de l'édition et des médias, vibrante cité cosmopolite où il fait bon vivre (beaucoup d'espaces verts, plus de 64 km de canaux et environ 2.500 ponts !...) et où chaque quartier distille une ambiance très différente.

Plus à l'Est, le monastère de Nutschau, puis Lubeck, le joyau de la Hanse, posée sur une île où pointent fièrement ses clochers vers un ciel chargé d'histoire (petites ruelles fleuries, lieu de naissance de 3 Prix Nobel, Thomas Mann, Gunter Grass et Willy Brandt), la station balnéaire de Travemunde avec ses plages de la Mer Baltique et son petit port, la grande agglomération de Kiel, la belle petite ville de Schleswig (château, port, quartier marin...) et Flensburg, ville proche de la frontière danoise.

Et sur une petite route qui serpente dans la verte campagne, une petite souris grise, pas très alerte mais toujours pimpante, une 2CV... Au volant, calme et heureux, le conducteur sourit... Plus tard, une voiture décapotable... et un chauffeur pressé, même agressif, ne comprenant manifestement pas qu'un cycliste puisse emprunter la même voie... Scène de vie... Et pourtant, plus on va vite, plus le temps est court...

Un peu plus loin, un beau et grand marché de l'art et de l'artisanat... et le chauffard... accompagné d'une bimbo super "silicone carne" (ou "silicone carnée" !, voire "silly, conne et carnée" !)... espérant gagner un grand prix avec ce désastre ambulant ou tentant de fourguer cette oeuvre d'art ?... La vie...

Toujours au rythme de mes envies, de belles rencontres, de visites de lieux chargés d'histoire, de ma fatigue (luttant parfois contre un vent usant !), jouant parfois de la nature plutôt disciplinée des Allemands...
La vie est belle
Jean Marie

Jean-Marie Zimmermann

Correspondances:

15 juillet 2022 Vers le Cap Nord: Danemarck


Bonjour à tous,
Frederikshavn, Danemark, après 2.200 km et 34 jours de balade et de visites (600 km et 8 jours au Danemark)

Entre Mer du Nord et Baltique, le Danemark (13 fois plus petit que la France, 6 millions d'habitants) est un pays d'eau, de mer, d'aquarelles...

Escorté d'un chapelet d'îles de toutes tailles (plus de 400 dont 70 sont habitées) et de visages pluriels. Des tonalités douces, le vert de la campagne omniprésent... 

Un pays aux curiosités naturelles discrètes, où on sillonne les petites routes bucoliques en pédalant au rythme d'une nature douce et hospitalière...

Un pays où l'enfant est roi (dans les musées voire les églises il y a souvent un coin avec jeux et ateliers)... Depuis 1967 une loi permet à un enfant de porter plainte contre ses parents s'ils lui ont administré une fessée !!!...

Un pays où le congé maternel est transformé en congé parental... de 52 semaines...

Un pays où l'égalité des sexes est bien ancrée dans les moeurs (taux de femmes au travail de 75%)

Un pays où le vin, assez cher, restant un produit de luxe, la bière est l'alcool le plus abordable et celui qui coule le plus à flots (moyenne de 70 l de bière par an et par habitant !)... Les Suédois y débarquent par bateaux entiers pour "faire le plein", la réglementation de l'achat des alcools étant beaucoup moins stricte (attention, les magasins n'ont plus le droit de vendre d'alcool le samedi après 17h00 !)

Un pays dont les habitants déclarent être les plus heureux du monde !... Heureux au travail, heureux en amour... Avec un niveau de vie parmi les plus élevés de la planète, des horaires de travail vraiment pas stressants, un État-providence qui assure et rassure, une honnêteté à toute épreuve, un désintérêt patent pour l'argent, un souci permanent du bien commun, un égalitarisme militant entre hommes et femmes, une parole libérée, exempte de tabous... Un peu d'intox ? Ou le résultat de la forte consommation de bière, plus quelques litres d'Aquavit parfumée aux épices et aux fruits...

Un pays où la pratique du vélo est importante et qu'il faut visiter à vélo, la bicyclette ayant priorité sur les voitures et même sur les piétons !... Attention tout de même...

Parcours en zigzag avec la traversée du Jutland sur de belles voies bitumées ou des pistes et chemins caillouteux (voie Reine Margaret), avec ses villes et villages agrémentés de petites ruelles piétonnes plutôt agréables.

Kolding et son imposant château fort des monarques danois.

Horsens, réputée pour les concerts de rock et son ancienne prison ouverte à la visite (clou de la visite, un tunnel de 18 mètres qui permit à un prisonnier de s'évader pour rejoindre sa belle !).

Aarhus, 2ème ville du pays, réputée pour son université. Un réel charme sous une apparence industrielle, festive, culturelle, écologique, gourmande... dans le quartier autour du port et de la cathédrale.

Une balade vers la péninsule du Djursland et la région de Mols où s'ancrent quelques charmants ports comme Ebeltoft, grand village plein de charme où les amateurs de vieux gréements contemplent la frégate Jylland, le plus long bateau de guerre en bois du monde.

Après quelques détours pour admirer plusieurs lacs, Thorsager et son église toute en rondeurs, Randers et son fascinant musée municipal, Mariager, petite cité médiévale pleine de charme aux rues grossièrement pavées avant de longer le fjord vers l'aval jusqu'à Hadsund puis de poursuivre vers le Nord en direction de Aalborg (petit coeur historique, transformation d'anciennes usines du centre en lieux de vie), le village de Dronninglund et son château-église, le château de Voergard, la petite station balnéaire de Saeby aux coquettes maisons basses très fleuries et enfin Frederikshavn, plaque tournante où débarquent les grands ferries norvégiens et suédois.

Toujours au rythme de mes envies et de belles rencontres
La vie est belle
Jean Marie


Jean-Marie Zimmermann

Correspondances:

17 juillet 2022 Vers le Cap Nord: Norvège: Oslo

La Norvège, 1.752 km de longueur et de 6 km (à la hauteur de Narvik) à 430 km de largeur, environ 5,5 milions d'habitants, des paysages parmi les plus spectaculaires d'Europe, une passion pour tous les sports, une architecture traditionnelle et une contemporaine, les traditions d'une culture ancestrale... une sobriété exemplaire durant la semaine et une beuverie de rigueur mais exempte de débordements le week-end... un strict respect du Code de la Route, les amendes étant ruineuses...

Belle arrivée en ferry dans le fjord d'Oslo, aux rives bordées de petites villes.

Oslo, la capitale (700.000 habitants, un million pour l'agglomération) divisée par la rivière Aker qui traverse la ville. A l'ouest, les banlieues et quartiers bourgeois chics et aisés (Aker Brygge, ancien quartier des docks autrefois mal famé, devenu un lieu chic et branché, plusieurs musées dans la presqu'île de Bygdoy, le célèbre musée Munch, l'Opéra d'Oslo un chef d'oeuvre architectural...). 

A l'est, qui accueillait autrefois les populations ouvrières, pauvres et immigrées, où la mutation est impressionnante (usines désaffectées que s'approprient les mondes de l'art et de la musique, également des familles ravies de se mettre au vert).
Toujours au rythme de mes envies et des rencontres
La vie est belle
Jean Marie


Jean-Marie Zimmermann

Correspondances:

19 juillet 2022 Vers le Cap Nord: Norvège: Côte sud

Stavanger, Norvège, après 3.100 km et 49 jours de balade et de visites (900 premiers km et 15 premiers jours en Norvège)
Amorce de la Côte Sud en direction de Tonsberg, petit port tranquille et plus ancien bourg de Norvège. Un saut vers Verdens Ende où on se sent vraiment au bout du monde.
Un petit coin de paradis avec ces jolies petites villes balnéaires blotties au fond de leur fjord (rues sinueuses et maisons blanches aux tuiles roses ou noires, étagées sur les collines, nombreux îlots rocheux).
Adorable petite station balnéaire de Kragero, très prisée de la capitale et des peintres, également le port de plaisance de Risor...

Toujours à longer la côte pour éviter les tunnels interdits aux cyclistes, ce qui permet de découvrir des lieux peu visités mais parfois des routes caillouteuses et défoncées, souvent très pentues ! Un parcours de folie entre Grimstad et Lillesand, un autre entre Lyngdal et Apta ! Pas une bonne idée avec des bagages... Kristiansand et son plan à l'américaine (musées, zoo, parc d'attractions...).

Magnifique route vallonnée à souhait entre Flekkefjord et Egersund, plus plate ensuite vers Stavanger, ville qui s'est modernisée grâce à la découverte fin 1969 du gisement Ekofisk au large de ses côtes, conservant toutefois un charmant cachet dans le centre historique et une atmosphère portuaire... 

De la sardine à l'or noir !

Et non loin, le superbe Lydefjord et le Preikestolen, une plate-forme naturelle surplombant le fjord de plus de 600 mètres !
Et comme toujours de belles rencontres... et d'autres très étonnantes...

A Oslo, puis Tonsberg, retrouvailles avec Brit, première pèlerine rencontrée au départ de mon premier Chemin de Compostelle, en l'an 2000 ! (plusieurs fois revue en France), également Yngvil, connue en France, et Jan Tore, cycliste plusieurs fois croisé l'an dernier sur la Via Francigena lors de ma marche vers Rome...

Plusieurs invitations, notamment à Risor, lors des feux de la Saint-Jean (allumage d'un immense bûcher en présence de centaines de bateaux... moment féerique sur l'eau).

Rencontre étonnante aussi. Hébergé par un retraité passionné de vélo et de voyages qui complète une bonne pension de retraite en suant et s'usant comme un forcené pour payer encore 5 ans l'achat d'une (très grande) maison... alors qu'il est divorcé et sans enfant... Excepté la superbe vue, en partie barrée par d'autres maisons... Je m'interroge !

Accident. En sortant de ma douche, tombant à la renverse dans l'escalier, je m'abîme les côtes (depuis je mets parfois le casque pour prendre ma douche !). 

Quelques jours plus tard, à la sortie d'un parking, une voiture me projette à terre, tombant sur ce côté gauche déjà meurtri. Comme toujours, c'est mon flanc gauche qui trinque ! Adroit je tombe sur mon flanc gauche, gauche je tomberai sur mon flanc droit ! J'ai mal, mais les deux touristes retraités danois tremblent de m'avoir jeté à terre.. Dans la première côte, je m'arrête... Longtemps prostré, les larmes coulent, un long moment de doute... A l'hôpital la médecin me pronostique un mois de souffrance... Sur une balade de 5 mois, c'est jouable... mais que ça fait mal, les nuits je dors mal...

Cours de français. Lors de rares refus de priorité ou de frôlement lors de dépassement (pas toujours des pistes cyclables) je dispense quelques cours de français, enfin quelques mots, pas les meilleurs de la langue française, j'en conviens... mais cela soulage...

Toujours au rythme de mes envies, des rencontres, parfois de la souffrance, également des vicissitudes du climat...
La vie est belle
Jean Marie


Jean-Marie Zimmermann

Correspondances:

 30 juillet 2022 Vers le Cap Nord: Norvège: Bergen

Ferry de jour entre Stavanger (port de Risavika) et Bergen, 5h30 de navigation à longer les côtes et les îles, un bonheur...

Bergen, 2eme ville et 2eme port de Norvège, 300.000 habitants. Agréable cité cosmopolite avec ses quais animés, ses maisons de bois, ses collines au petit air californien, son petit port bien protégé entre 7 montagnes. Une ville plusieurs fois ravagée par des incendies mais superbement restaurée (ancien quartier de Bryggen au Patrimoine Mondial de l'UNESCO), animée jusque tard dans la nuit... Évidemment un beau dynamisme culturel (musées, théâtre, opéra, concerts, expositions). 
Également classée depuis 2015 "Ville créative de la gastronomie" par l'UNESCO (célébration de toutes les traditions culinaires, pas seulement la soupe de poisson !)... Aussi une des villes à la météo la plus capricieuse du pays ("la pluie est le seul élément liquide gratuit à Bergen").

Coup de gueule. Profondément scandalisé dans une station-service proposant sandwichs, viennoiseries, produits de première nécessité... Les saucisses devant rôtir un certain temps sur un grill toujours en mouvement, le temps à peine dépassé, on les jette à la poubelle ! Ainsi que les viennoiseries dans l'heure avant la fermeture ! Interdiction de les proposer à la clientèle, même à moitié prix ! "En Norvège il n'y a pas de pauvres et on n'aide pas les désoeuvrés !" (sic)... 

Spectacle pitoyable pour moi qui, à la frontière afghane et surtout au Mali, ai vu des milliers d'adultes et d'enfants mourir de faim ! En 1983 puis 1984, dans la région de Gao, Mali, nous n'avions pu secourir plus de 100.000 personnes (sur 500.000 !). 

Douloureux souvenir... Et pour rappel, jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale, la Norvège était le pays le plus pauvre d'Europe, derrière le Portugal, le pays vivotant grâce à l'agriculture, l'élevage et la pêche (immigration massive vers les États Unis). Un paysage économique complètement bouleversé où l'or noir et le gaz représentent aujourd'hui 80% des exportations !

Accident. Je m'interroge sur le pronostic de la médecin. J'ai toujours très mal et ne dors toujours pas bien... Mais j'avance, réduisant les étapes, toujours heureux...

Toujours au rythme de mes envies, des rencontres, de mes douleurs, des vicissitudes climatiques...
La vie est belle
Jean Marie



Jean-Marie Zimmermann

Correspondances:

 1 août 2022 Vers le Cap Nord: Norvège: sur la route de Tronheim


Bonjour à tous,
Tronheim, Norvège, après 4.100 km et 66 jours de balade et visites (1.900 premiers km et 32 premiers jours en Norvège)

A Bergen, direction Est, en train pour Myrdal (très compliqué à vélo pour Voss, impossible après)... pour rejoindre la célèbre "Rallarvegen", la route des cantonniers, route tracée pour acheminer hommes et matériels lors de la construction de la voie ferrée Oslo-Bergen... 18 km et 850 m de dénivelé, dont le premier tiers sur un chemin très caillouteux... et surtout en pente très très sévère sur 3 km ! frissons assurés, glissades aussi, chutes probables (ça plonge tellement que la plupart des cyclistes descendent les premiers km à pied). Très rock&roll, surtout avec la pluie fine (on croise plusieurs fois la Flamabana, train hyper touristique).

Flam, minuscule village dans un site superbe au bout de l'Aurlandfjord..., une halte gâchée par la présence de bateaux de croisière qui bouchent la vue et les cars de touristes (sans oublier les souvenirs made in China).

Direction Laerdal, au bout du Sognefjord, le fjord le plus profond du pays (1.308 m) en empruntant le plus long tunnel routier du monde (24,5 km), après avoir été bloqué par un gros éboulement dans la magnifique route panoramique qu'empruntent les cyclistes. Dans le tunnel, pour éviter de s'endormir, 3 grandes cavernes aux lumières bleutées comme dans des boîtes de nuit (cependant interdiction de s'arrêter et de danser !). Une féerie...

Après la visite de la plus vieille église en "bois debout" du pays à Urnes, direction Lom par la sublime route du Sognefjellet qui chemine vers des hauts plateaux dans un paysage de steppe avec des glaciers en toile de fond. Malheureusement lors de la difficile grimpée le temps se gâte et la féerie disparaît.

Aussi, pour éviter une nouvelle déconvenue, je me repose (et sèche mes affaires !) une journée pour me garantir l'éblouissant spectacle de la descente vertigineuse vers Geiranger, petit village encaissé entre de grandioses montagnes et en bordure d'un fjord étroit (Patrimoine Mondial de l'UNESCO).
Quelle dure montée pour ressortir de ce site encaissé.

Puis, après une longue descente et un autre ferry, Trollstigen, une route qui sinue vaillamment à flanc de montagne.
Andalsnes et Molde, petites villes sans grand intérêt... Autour toujours de beaux paysages et l'archipel...

Direction la route de la Côte Atlantique retrouvée au petit village de Bud, une route qui joue joliment à saute-îles grâce à une dizaine de ponts... Malheureusement souvent les Quatre Saisons dans la journée... Du Vivaldi sans musique...

Retour vers le Centre et la ville de Tronheim (200.000 habitants). Un vieux quartier (Bakklandet) composé d'entrepôts sur pilotis bordant une charmante rivière, le Gamle Bybru, célèbre pont au décor en bois rouge, une cathédrale gothique magnifique, de superbes musées... une ville qui bouge.

Repos mérité à Tronheim, ma carcasse le demandant !

Sympathiques retrouvailles avec Stephen, un cyclotouriste anglais vivant au Danemark rencontré il y a 6 semaines... Et concert d'orgue à la Cathédrale d'une vituose japonaise (Bach, Vivaldi, Litzt)...
Rencontre insolite. Une voiture s'arrête. Un monsieur âgé m'interpelle : "Je parie que vous êtes d'Alsace !"... Devant mon étonnement il m'explique que son petit-fils, resté dans la voiture et rencontré à Oslo, m'a reconnu... Le monde est petit, cette personne habite à 20 km de chez moi...

Accident. Je m'interroge toujours sur le pronostic de la médecin. J'ai toujours mal mais moins et surtout j'avance heureux...

Toujours au rythme de mes envies, des rencontres, de mes douleurs, des vicissitudes climatiques...
La vie est belle
Jean Marie



Jean-Marie Zimmermann

Correspondances:

 5 août 2022 Vers le Cap Nord: Norvège: sur la route de Bodo


Bonjour à tous,
Bodo, Norvège, après 4.900 km et 81 jours de balade et visites (2.700 premiers km et 47 premiers jours en Norvège)

Difficile de quitter Trondheim, ville où on flâne agréablement dans un centre réservé aux piétons... et centre religieux important (Olav le Saint, saint patron de Norvège fêté le 29 juillet, baptisé à Rouen entre 2 pillages, roi de 1015 à 1028, propageant la foi à travers le pays).

Départ retardé également par une demi journée à chercher un nouveau pneu ! Une façon singulière d'arpenter la ville à pied... Avec le sentiment cependant, chez le premier velociste, d'avoir rencontré un pizzaiolo reconverti après la faillite de sa pizzeria car incapable de réaliser une pizza 4 saisons, un comble aussi en Norvège...

Poursuite vers le Nord en empruntant un autre ferry à Flakk pour, après une sévère côte à Vanvikan, longer le Beitstadfjorden sur une agréable petite route peu fréquentée (église de Fines, village de Follafoss). Seules de légères douleurs à mes côtes fêlées ou cassées (cela aura duré 6 semaines). Et depuis, parfois, en prenant ma douche je n'oublie pas mon casque...

Autre bonheur, peu avant Namsos, la rencontre d'Élise, jeune française partie de Belgique pour le Cap Nord... Un beau coup de pédale, léger et régulier. Une semaine à progresser ensemble jusqu'à Bodo sur une route côtière de plus en plus belle. Et un plaisir partagé de bivouaquer (excepté une nuit à Vik, le temps devenant exécrable, dans une hytte, une cabine bien chauffée à sécher nos affaires).

Plusieurs traversées en ferry, la plus longue durant une heure (Horn-Igeroy-Tjotta) au moment de franchir le Cercle Polaire, une grande sphère marquant cette ligne imaginaire..., certains tunnels étant interdits aux cyclistes et l'itinéraire alternatif beaucoup plus long.

A noter que le transport des vélos est gratuit sur les ferries et, contrairement aux voitures, on a toujours de la place.
La Norvège étant loin d'être un plat pays, une multitude de maisons isolées et hameaux, de petits villages, parfois de gros bourgs plus importants comme les ports de Sandnessjoen (à la sortie un élégant pont enjambe un fjord allongé), Nesna et Ornes...

En Norvège les maisons sont essentiellement de couleur rouge ou blanche. Pour la couleur rouge, si autrefois on utilisait le sang animal comme pigment pour les maisons en bois, aujourd'hui c'est un mélange d'huile et de poudre de roche concassée que l'on enlève facilement en frottant, le bois respirant, absorbant et évacuant l'eau tout en restant protégé.

En empruntant un ferry, nouvelles rencontres, notamment de jeunes cyclistes français : Lucie et Thibault, toulousains, et Céline et Guillaume, annéciens, qui également pédalent vaillamment vers le Cap Nord... A six à rejoindre Bodo, les soirées ensemble à bivouaquer ou camper, de beaux moments de partage...

Toujours cette féerie de montagnes ciselées et de sommets dentelés... et l'impression partagée de traverser les plus beaux paysages depuis Oslo ! Peu avant Ornes, la masse colossale du glacier Svartisen dégringole de près de 1.500 m vers le Holandsfjorden (glacier d'Europe continentale à descendre le plus bas en direction de la mer). Puis peu avant Bodo, le Saltstraumen, l'un des plus puissants tourbillons marins au monde, un phénomène naturel dû à la marée qui s'engouffre dans un passage étroit.

La ville de Bodo, à 150 km au nord du Cercle polaire, rasée aux 2/3 pendant la Seconde Guerre mondiale, aujourd'hui 50.000 habitants, marque le début du grand nord norvégien (port très actif, terminus de trains, université, base de l'OTAN...).

Depuis quelques jours, sur les 40 espèces de moustiques, mouches noires et autres bestioles, une dizaine s'intéresse aux humains et autres espèces à sang chaud... dont moi. Ces horreurs ailées s'amusent gentiment à décorer mes jambes qui autrefois faisaient trembler Hollywood !
Traversée en ferry vers Moskenes et l'archipel des Lofoten.
Toujours au rythme de mes envies, des rencontres, des vicissitudes climatiques...
La vie est belle
Jean Marie



Jean-Marie Zimmermann

Correspondances:

 8 août 2022 Vers le Cap Nord: Norvège: les îles Lofoten

Bonjour à tous,
Îles Lofoten, Norvège
Traversée de Bodo vers les îles Lofoten durant 3h30 par un temps exécrable. Aucune visibilité... Et arrivée sous de joyeuses trombes d'eau ! 
Cependant le lendemain, une superbe vue sur le petit port de Moskenes, petite bourgade où arrivent les ferries de Bodo... Au loin, à 100 km, les contreforts du continent...

Les Îles Lofoten, un monde à part... Une chaîne de pitons rocheux dressés vers le ciel, parfois des sommets dentelés, et de vastes prairies où paissent des moutons, rappelant le bocage normand. De nombreux fjords offrant des eaux de couleur turquoise ou verte, de charmants petits villages de pêcheurs, villages sur pilotis bercés par le piaillement des mouettes, des plages de sable blanc... Rapidement sous le charme, un peu moins toutefois lors des fréquentes averses qui cinglent le visage...

Du Sud vers le Nord, d'abord le village de A, aux vieilles maisons rouges, envahi par des hordes de touristes. Plus loin, Reine, que surplombent de hautes montagnes (peut être le plus beau village), avec peu avant, Reinebringen, un sommet de 450 m offrant une superbe vue... entre deux averses (escaliers, très pentu sur la fin). Puis un chapelet de petits ports de pêche reliés par de petits ponts à sens régulé... Hamnoy, tout minuscule port de pêche..., Sund, lové au fond d'un petit fjord..., Flakstad et son église rouge qu'entourent falaises et montagnes pointues..., le village-musée de Nusfjord, à droit d'entrée, déserté depuis longtemps par les pêcheurs (magnifique petite route, le village... bof, mais un film retraçant la vie des pêcheurs d'autrefois et d'aujourd'hui)...

Les petites routes serpentent dans une nature sauvage entre les montagnes... Vraiment très beau. Et paisible lorsqu'elles contournent les tunnels par l'ancienne route côtière accessible uniquement aux cyclistes et marcheurs.
Leknes, au centre ville moderne..., Stamsund et, le long du quai, son enfilade de rorbuer, cabanes de pêcheurs construites en bois, aujourd'hui loués aux touristes..., Henningsvaer, situé sur une presqu'île avec plusieurs îlots reliés par des ponts..., Kabelvag, sa belle église du XIIème siècle et sa vaste place..., Svolvaer, un des ports les plus vivants, ville moderne à taille humaine, vivant du tourisme et de la pêche.

La pêche, particulièrement la pêche à la morue (cabillaud lorsque le poisson est frais ou surgelé) et toutes les espèces de sa famille (lieu noir, lingue, lieu jaune), se pratique de février à avril... Au printemps, sur les claies en bois, sèchent les torrfisk, les poissons décapités, vidés et ouverts en deux, l'odeur des têtes desséchées persistant jusqu'en été.

La saison touristique est courte, 3 mois, de la mi-mai à la mi-août. Idéal pour les randonnées pédestres, les balades à vélo (beaucoup de cyclistes), également la baignade, le Gulf Stream passant heureusement par là...
Les îles sont reliées par quelques grands ponts où de puissantes bourrasques vous déséquilibrent allègrement. Également un tunnel sous marin où le bruit incessant et infernal des voitures, camping cars, camions, bus et motos vous assomme !

Lors de la traversée d'un grand pont, une dantesque féerie ! Tant en montée qu'en descente, d'intenses bourrasques, un vent à décorner les boeufs !, m'obligent à pousser mon vélo, ou plutôt à retenir ma monture !... Et soudain, sans crier gare, au tiers de la montée, une pluie battante qui vous transperce et vous gèle en quelques secondes ! Quelques minutes plus tard, évidemment à peine abrité, le grand soleil... Même scénario un peu plus loin, une pluie drue qui vous laboure dans une montée où on cherche désespérément un abri... et l'abri trouvé, la pluie cesse ! Adorables facéties climatiques !

Quand le soleil pointe et réchauffe un peu, on oublie tout... jusqu'à la prochaine averse, fine ou agressive. Mais à chaque averse je râle... et comme elles sont fréquentes ! Aussi je pédale plus vite, mes cuissots, n'appréciant la pluie, appuyant à fond (étant toujours sauvage j'écris "cuissots", domestiqué j'aurais écrit "cuisseaux")... Vraiment pas le temps d'écouter le clapotis des vagues ! Une forme de bonheur !

Autre moment de bonheur. Les retrouvailles d'une famille allemande de Thuringe, plusieurs fois croisée, le jeune fils est pianiste virtuose dans un grand orchestre à Bayreuth.

Et une étonnante rencontre, celle de Lucas, un jeune alsacien qui, parlant le norvégien, guide son premier groupe de touristes français (dont plusieurs alsaciens). Ses grands parents habitent Schleithal, le plus long village-rue d'Alsace, voisin du village de Seebach, le village de mes grands parents maternels... Souvenirs, souvenirs, les vacances de mon enfance... Et l'une des membres du groupe habite Haguenau, ville où j'ai grandi...
Toujours au rythme de mes envies, des rencontres, des vicissitudes climatiques...
La vie est belle
Jean Marie



Jean-Marie Zimmermann

Correspondances:

 10 août 2022 Vers le Cap Nord: Norvège: les îles Vesteralen


Bonjour à tous,
Îles Vesteralen, Norvège
Aux îles Lofoten et Vesteralen le temps change constamment, un ciel bleu azur suivi d'un brouillard dense, un crachin persistant à une éblouissante éclaircie...

Direction les Îles Vesteralen (ferry Fiskebol-Melbu), beaucoup moins touristique : prédominance de l'agriculture, peu de villages de pêcheurs, de jolies cabanes disséminées dans de petites criques ou sur des plages de sable fin...
A l'Est, une vue magnifique sur les montagnes escarpées des Îles Lofoten.

Les gros bourgs de Stokmarknes, Sortland et Myre..., les villages de Nyksund, ancien port de pêche, et de Sto..., la province de Bô, une campagne parsemée de petits lacs, entre mer et montagne (villages isolés au bord de paisibles fjords de Krakberget, Hovden, Ringstad...). Environnement sauvage, austère et splendide, sensation de bout du monde ! Des colonies d'oiseaux marins : mouettes, cormorans, goélands, aigles pêcheurs...

A l'entrée de Risoyhamn un immense pont pointe vers le ciel, la perspective offrant une image singulière, l'impression d'enjamber la montagne...

Enfin Andenes, un bourg assez étendu mais un petit port sans intérêt, pour embarquer vers l'île de Senja.

Comme souvent, c'est en embarquant sur les ferries que l'on croise ou on retrouve d'autres cyclistes, surtout lorsque les traversées sont rares (Andenes-Gryllefjord, en été seule 3 traversées/jour, pour une durée de 1h40). Se forme alors un petit peloton très international...

Toujours au rythme de mes envies, des rencontres, des vicissitudes climatiques...
La vie est belle
Jean Marie

Jean-Marie Zimmermann

Correspondances:

 19 août 2022 Vers le Cap Nord:  Sur la route de Tromso

Bonjour à tous,
Tromso, Norvège, 5.700 km et 94 jours de balade et de visites (3.500 km et 60 jours en Norvège)
L'île de Senja, 2eme du pays par sa superficie, regroupe nombre de clichés sur la Norvège : fjords aux parois abruptes, petites plages de sable blanc souvent désertées, marais verdoyants... Des paysages grandioses, des routes qui serpentent sur les versants montagneux, parfois de larges vallées...

Gryllefjord, port d'arrivée, et Torsken, deux charmants petits villages de pêcheurs... Plus loin Hamn, minuscule port de plaisance...
Le tunnel de Senjahoppen étant fermé pour cause de travaux, impossible de progresser par la très belle route de l'Ouest de l'île et obligation de se diriger vers Silsand et Finnsnes, un grand pont séparant ces deux petites villes sans intérêt. Cependant le charme des pâturages, des forêts de bouleaux, des petits lacs, des fermes rouges disséminées le long de paisibles fjords...

Avant d'embarquer à Botnhavn, petit détour vers les villages de pêcheurs de Mefjordvaer et Husoy (maisons autrefois dispersées sur les rives du fjord, aujourd'hui regroupées après la construction d'une digue donnant son nom de "l'île des maisons").
Sauvé des eaux (et non pas "sauvé du zoo", quoique !). 

En allant vers Husoy la pluie qui m'accompagne toute la journée devient soudain bourrasques et vents glacials, m'obligeant à pousser et retenir mon vélo pendant plus d'une heure ! Des voitures me dépassent, personne ne s'arrête ! Je chante "I'm biking in the rain", remplaçant le beau numéro de claquettes de Gene KELLY par un non moins beau claquement de dents !... 

Dans un premier tunnel le vent me saisit, dans le second je pense allumer un feu ! Hagard et désorienté, trempé et glacé, je me réfugie dans la petite école du village de 300 habitants, où les instituteurs, prévenus, m'offrent immédiatement l'hospitalité. Les affaires sèchent, le bonhomme et le vélo aussi. La pluie ne cessant toujours pas le lendemain je resterai finalement 2 jours, le second soir un dîner avec plusieurs villageois invités, bouteilles de champagne, également de vins rouges et blancs... La vie est belle...

Tromso, 80.000 habitants, une ville très animée. Étonnant à cette latitude ! Port de pêche très actif et point de départ des expéditions polaires, la ville, située sur une petite île en longueur, est reliée à l'île de Kvaloya et au continent par de magnifiques ponts. Université réputée, maisons anciennes et entrepôts en bois en centre ville, commerces notamment sur la Storgata, axe principal en partie piétonnier, important tourisme, surtout en hiver, Polar Museet retraçant l'histoire des expéditions de chasse dans le Grand Nord...

Régulièrement un panneau de signalisation m'interpelle, celui annonçant la présence de rennes et d'élans. Et je m'interroge. Un élan, emporté par le sien, me croise, moi-même emporté par le mien, lequel des deux élans a-t-il priorité ? L'élan de l'élan ou l'élan de moi-même ? Jeu de mots intraduisible en plusieurs langues, mais traversant d'immenses forêts mon esprit vagabonde...

Toujours au rythme de mes envies, des rencontres, des vicissitudes climatiques
La vie est belle
Jean Marie




Jean-Marie Zimmermann

Correspondances:

 20 août 2022 Vers le Cap Nord:  LE CAP NORD

Bonjour à tous,

Cap Nord - 71°10'21"  Arrivée : 18.08.22 à 18h18...

De Tromso à Honningsvag l'Express Côtier parcourt de beaux fjords. Cela permet aussi d'éviter les villes modernes sans réel intérêt de Alta et Hammerfest (pétrole, gaz, transformation de poissons, cathédrale moderne), cette dernière entièrement détruite par les Allemands en avril 1945, comme nombre d'autres villes et villages, et d'emprunter deux fois le même trajet sur 100 km (et trois longs tunnels dont le Nordkapptunnelen, long de 6.800 m à 212 m de profondeur avec forte pente !).

Honningsvag, petit village aux maisons colorées accrochées aux collines, grande activité portuaire, vieille église...

Sur l'île de Mageroya, l'île du Cap Nord, un paysage fascinant où la végétation est rare mais vivace. Vallées rocailleuses ou verdoyantes parsemées de petits lacs et fjords, les collines très ventées. Climat dur et capricieux, les vents violents, les pluies glaçantes... Quelques petits villages de pêcheurs aux maisons colorées (Kamoyvaer, Skarsvag, Gjesvaer).

Des troupeaux de touristes (des cars dès 7h00 !). Beaucoup de Mobil home séjournent la nuit sur un grand parking. Et nombre de motards et de cyclistes !

Plus agréable, de beaux troupeaux de rennes, certains ayant déjà leur parure de Noël, la couleur blanche ! Je n'ai pas rencontré le Père Noël... déjà très occupé en anticipant sur ses livraisons de cadeaux, car évidemment déjà en contact avec les directeurs marketing de fabricants de jouets du monde entier !

Progression très très lente, le vélo parfois penché par le vent... et peu avant l'arrivée, une belle chute ! Emporté comme un fétu de paille ! Féeriquement venteux ! Plus de 3 heures pour les derniers 33 kilomètres !

Le Cap Nord, falaise de 300 m qui tombe à pic dans la Mer de Barents...

Vue sublime dominée par le Globe, célèbre monument de fer forgé ! Peu avant, un grand bâtiment moderne coiffé d'une rotonde (très beau film panoramique).

Face à cette "infinie immensité", dans le froid et le vent, j'entame une nuit blanche et admire longuement le soleil qui s'offre un petit endormissement, une toute petite sieste... pour m'offrir son beau réveil...

Toujours au rythme de mes envies, des rencontres, des vicissitudes climatiques
La vie est belle
Jean Marie




Jean-Marie Zimmermann

EPILOGUE

Correspondances:

 19 09  2022 retour du Cap Nord: 

Bonjour à tous,
Regrets pour ce silence.
Retour anticipé en Alsace après vol de mon vélo et de toutes mes affaires à Stockholm.
Heureux cependant d'avoir atteint le Cap Nord, mon "ultime" but.
La vie est toujours belle
Jean Marie

Bonjour Jean-Marie,

nous sommes vraiment navrés que ton voyage se soit terminé comme ça.....Tu nous a fait rêver par tes récits et nous t'en remercions très sincèrement.

A bientôt

Guy



Le Chemin de Saint-Jacques en tandem

par Guy Gallardo


La dernière semaine de juillet est marquée, pour moi, par une grande fête : la Saint Jacques…..
En effet étant né en ce jour de fête, j’avais voulu fêter mes 5O ans à Saint Jacques de Compostelle. Avec mon ami Jean, nous avons donc fait ce voyage
itinérant en vélo vers un de ces hauts lieux de la chrétienté, voyage plein
d’anecdotes et de souvenirs qui nous a marqués pour la vie.

Un de nos petits fils, Arnaud, 14 ans, voulant faire une balade à vélo, mon
choix s’est de suite porté sur les chemins de Saint Jacques en Piémont
Pyrénéen. Nous avons parcouru les routes du Piémont Pyrénéen au plus près du chemin pédestre en tandem et en cyclocamping: 

  • 2011 De LAVELANET à SAINT-BERTRAND-de-COMMINGES
  • 2012 De SAINT-BERTRAND à ARGELES-GAZOST
  • 2013 De TARBES à SAINT-JEAN-PIED-de-PORT
 
Mais une fois arrivés à Saint-Jean-Pied-de Port, une envie irrésistible nous a poussé à continuer par le Camino Françès: Pourquoi ne pas fêter mes 70 ans à St Jacques ?

  • 2014 de SAINT-JEAN PIED-de-PORT à BURGOS en tandem avec Arnaud
  • 2015 de BURGOS à SANTIAGO en tandem avec mon épouse Brigitte, Arnaud et sa maman
Vous pourrez lire le texte complet du voyage en cliquant sur l'image....



Voyage en ALLEMAGNE

par Jacques Dewancker


Des récits, comme celui qui vous est présenté, sont nombreux, cependant pour ceux qui y ont participé, leurs souvenirs restent uniques. 

L'un d'eux, maintenant membre du Club Cyclotouriste du Pays d'Olmes, a découvert depuis peu, au sein de cette structure, ce qu'il recherchait depuis un moment à savoir: la camaderie, la convivialité, la passion du vélo, l'amitié. 

Il connaissait déjà cet esprit au sein de son ancien club Sarthois, c'est pourquoi il désire vous faire partager un moment de vélo vécu il y a dix ans et qui, pour lui,  laissera des souvenirs impérissables.

Une petite bande de camarades passionnés de vélo, s'est donnée comme challenge de rejoindre la ville de Bückeburg en Allemagne dans le cadre du jumelage des deux villes.
En mai 2010 cinq retraités ont bravé un vent de face permanent et une température anormalement froide pour la saison, sur près de 1200 km en six jours.

Un récit empreint d'humilité dans l'esprit cyclotouriste....des moments de joie, d'autres plus difficiles, des péripéties comme on est obligé d'en rencontrer dans ce genre d'aventure, tout cela ne fera que vous donner encore plus envie de pédaler car en vélo tout est plus beau ! 

En vérité, le chemin importe peu, la volonté d'arriver suffit à tout  

Albert Camus   
Cliquez sur la photo pour lire ce récit de voyage très bien illustré...

PARIS PÉKIN à vélo par Yvon Blazy

Le récit complet de l'expédition en cliquent sur la carte
SOUVENIRS , SOUVENIRS :  PARIS-PEKIN  2008

Pédalées vers le KAZAKHSTAN . . .


Oui, en ce mois de mai 2008, avec l’expé Paris-Pékin 2008 de notre fédé (FFCT devenue depuis FFVélo)  nous  traversâmes  le Kazakhstan (juste après le passage à Astrakhan) . 
Ce grand pays faisait partie des républiques socialistes soviétiques. Une formation de l'URSS fut l'une des conséquences de la révolution russe de 1917. Après cette révolution de février 1917, qui avait mis fin au règne de l'empereur Nicolas II, la révolution d’octobre 1917 renversa la république russe et le 7 novembre 1917, et les bolcheviks  qui étaient donc  fédéralistes prirent le pouvoir. 
L'un des moteurs de la création de l'URSS fut la volonté de Lénine d'appliquer cette doctrine fédéraliste. Sans retracer ces longues années de l’URRS, souvenons-nous que c’est  dans le courant de l'année 1991 que l'Union soviétique se fragmenta. 
Lors de cette  dislocation de l'URSS, le Kazakhstan est la dernière des quinze républiques soviétiques à déclarer son indépendance en décembre 1991. 
Presque 6 fois plus grand que notre pays pour un peu moins de 20 millions d’habitants, ce pays « repose » sur un sous-sol avec la plus importante réserve de pétrole au monde qui aurait du ou pu faire sa richesse. La tendance actuelle et le fait que le max de la valeur ajoutée profite à la Russie qui récupère la presque totalité du pétrole brut pour le raffinage etc, fait que malgré les grandes campagnes en 2008 (voir photo)   annonçant pour 2030 la richesse pour tous, actuellement les chiffres du PIB ne vont pas dans ce sens ! 
En 2008, le poste frontière était tout récent, tout neuf mais à 10 kms de celui de la Russie et  on tentait de s’ignorer en frères ennemis ! Nous le ressentîmes pour ce passage de frontière, même si nous étions un peu mieux  habitués à cette écriture cyrillique que nous retrouvâmes sur  les imprimés à remplir aux différents bureaux : immigration, douane, police et j’en passe ! De quoi finir l’étape à la nuit noire et à nouveau sous la pluie !



De la Seine à l’Oural

Au Kazakhstan nous avons parcouru plus de 2000 km en 18 étapes dans des paysages variés passant de la steppe à des régions luxuriantes notamment le long de la Volga plus long fleuve d’ Europe ou de l’Oural, ces grands fleuves qui auront été l’un des fils conducteurs de notre expé avec au début la Seine « remontée » pratiquement jusqu’à sa source sur le plateau de Langres, le Rhin mais à peine aperçu lors du passage en Allemagne où là, nous sommes allés chercher un grand fil conducteur : le Danube deuxième plus grand fleuve d’ Europe après la Volga qui prend sa source à Donaueschingen (voir photo du « bassin officiel de naissance ») et que nous suivrons jusqu’à son immense delta que se partagent la Roumanie et l’Ukraine. 

Il se jette dans la mer noire après avoir longé ce petit et plutôt pauvre pays qu’est la Moldavie où, nous, pédaleurs intéressés évidemment par tout ce qui touche au cyclisme, avons eu la chance lors d’une réception à Albota de Jos d’être accueilli par le ministre des sports de ce fort sympathique pays. Un ministre qui n’était autre que l’ancien coureur pro André Tchmil dont chacun se souvient qu’il était un coureur très sympa et un bon coureur qui a, entre autres victoires,  un Paris-Roubaix (1994) et le « Ronde » (Tour des Flandres 2000) à son palmarès. Alors que depuis ce mois d’avril 2020, il lutte contre le cancer, je me joins à tous ses amis et supporters pour lui souhaiter de vaincre comme il savait le faire en vrai forçat sur son vélo.

Voici l’Asie . . .

Mais revenons à notre expé au Kazakhstan car si nous rencontrerons d’autres grands fleuves comme le fleuve jaune (Huáng hé)  en Chine, il ne faut pas manquer le passage du fleuve Oural au Kazakhstan (voir photo sur le pont d’ Atiraw). 

Un fleuve qui est la frontière physique entre Europe et Asie. Donc dans cette ville « pétrodollars » toute récente et moderne où se trouve un grand centre d’extraction de pétrole, une partie, à gauche sur la photo, est en Europe et à droite, l’autre partie est en Asie. Ce soir-là, première nuit en Asie et ainsi jusqu’à la fin du périple en Chine.

 La partie sud du Kazakhstan que nous avons traversée, est une partie souvent désertique et les routes « principales » que nous empruntions ont permis aux vélos de prouver leur solidité et leur fiabilité ! (voir photo). Pas de forêt dans ces zones désertiques et dans les campagnes, les habitants font sécher la bouse de leurs animaux pour alimenter le feu pour cuisiner ou se chauffer. 

Dans ce pays l’accueil officiel ou spontané a été encore exceptionnel ; que ce soit dans tous les villages où nous avons fait étape ou en bord de route dans des endroits les plus inattendus. 

Lait de chamelle, beignets , musique, danses etc. nous aurions vraiment déçus tous ces kasakhs si nous étions passés sans nous arrêter. Au Kazakhstan, et plus précisément à Qandiaghash où l’accueil fut énorme (foule à l’arrivée, spectacles etc) nous avons aussi découvert le train pour une liaison de près de 700 km dans une zone très compliquée qui nous amena dans la région de la base de Baïkonour où nous avons pu visiter le musée. 

Notre périple se poursuivit dorénavant sous des températures bien plus chaudes, avec toujours les yeux écarquillés à la découverte de ce pays où la population est plus souvent musulmane qu’orthodoxe. 

Parmi les jolis moments, il y eut cette étape à Turkistan où se trouve le mausolée du maître soufi Khoja Ahmed Yasavi; un mausolée des 12è puis 14è siècle avec son dôme qui est le plus grand d’ Asie centrale ; un mausolée (voir photo) qui a été le premier site kasakh inscrit par l’ UNESCO au patrimoine mondial. 

En nous rapprochant de la frontière du Kirghistan, nous voyons le paysage changer ; à l’horizon apparaissent les montagnes ; nous commençons à prendre de l’altitude ; la nature est plus verte et des cultures apparaissent ; la suite de l’aventure en pays kirghize sera encore passionnante  . . .

 

Le CANADA d'Ouest en Est par Jean-Marie Zimmerman

Michèle et René à Prague

Après avoir traversé l'Amérique du Sud du nord au sud par la Cordillière des Andes, Jean-Marie Zimmerman tente la traversée à vélo du Canada de l'ouest en Est.

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